Avec la crise sanitaire, le e-learning connaît une explosion sans précédent. Mais une autre technologie pointe désormais le bout de son nez : la réalité virtuelle (VR) et la réalité augmentée appliquées au domaine de la formation. Cette technologie serait d’une efficacité redoutable pour faciliter l’implication des participantes et participants, et l’adoption des bonnes pratiques. De quoi susciter l’intérêt du secteur de la sécurité.

Le boom de la formation à distance 

Dans le contexte pandémique, le e-learning à destination des collaborateurs et collaboratrices (formation en ligne et à distance) a fait un grand bond en avant. Une évolution suffisamment importante pour que cet apprentissage en « distanciel » soit amené à se développer encore, voire à devenir la règle en entreprise. 

Une appétence pour la digitalisation confirmée par une vaste enquête de Cegos, leader international de la formation. Dans son baromètre 2020, 86 % des DRH français indiquent que les formations organisées par leur entreprise auront lieu davantage à distance qu’avant la crise sanitaire. Et les salariés semblent adhérer : 47 % d’entre eux disent avoir participé à des formations à distance pendant la crise ou le confinement, et 97 % les ont jugées satisfaisantes.

Les nouvelles promesses de la virtualisation

Le secteur de la sécurité ne devrait pas échapper à cette tendance, en particulier grâce au recours aux formations en réalité augmentée et virtuelle. Cette technique immersive est accessible en ligne et/ou au moyen d’un casque de réalité virtuelle. Elle propulse l’utilisateur ou l’utilisatrice dans des situations aussi vraies que nature, dans lesquelles il va agir et interagir. 

La conjoncture actuelle serait même jugée propice au développement de la virtualisation, puisqu’elle permet de s’immerger à distance dans des situations difficiles à mettre en œuvre avec des gestes barrières, comme des exercices de sécurité incendie. 

Un écosystème dynamique et innovant

La VR concentre les travaux d’un écosystème de start-ups particulièrement dynamiques qui mettent au point des formations à destination des entreprises, notamment pour la prévention des risques. 

Immersive Factory développe des applications pour les formations HSE (hygiène sécurité environnement) que des grands comptes comme Saint-Gobain ont par exemple déjà adoptées ; Uptale accompagne les sociétés du pétrole, du gaz et de l’industrie automobile, pour former les collaborateurs aux règles de sécurité dans ces environnements sensibles ; Yourescue propose la VR comme vecteur des formations au risque incendie et au secourisme ; DreamAway initie les salariés aux gestes de premiers secours. Le secteur de la défense n’est pas en reste, puisque SimCentric travaille avec la Royal Air Force sur un projet de formation des soldats en réalité virtuelle ! 

DreamAway et ses formations en réalité virtuelle.

La liste des propositions innovantes ne fait que s’allonger. Et pour cause, les avantages de la technologie dans la formation sont multiples.

Au cœur de l’action, une meilleure assimilation

En étant actifs, au cœur d’événements virtuellement reconstitués, les utilisateurs et utilisatrices s’imprègnent plus efficacement des situations. Et ils intègrent mieux les bonnes pratiques, grâce notamment à la dose de gamification apportée par la VR. Le tout dans un environnement totalement sécurisé. 

L’immersion générerait également une concentration et un engagement de meilleure qualité. Et grâce à cette technologie, l’accès immédiat à des feedbacks permet de juger en temps réel des performances des apprenants.

Un ensemble de bénéfices attribués à la VR et analysés par le cabinet PwC dans une étude menée en 2020. En réalité virtuelle, les utilisateurs apprendraient quatre fois plus vite que dans une salle de cours. Ils seraient également quatre fois plus concentrés, mieux connectés aux contenus, plus confiants et réactifs. Des critères particulièrement déterminants pour le secteur de la sécurité.

Cependant, l’utilisation de la réalité augmentée ou virtuelle se heurte à certains obstacles dans le domaine de la sécurité. Par exemple, pour la sécurité incendie, impossible de reproduire l’odeur et la chaleur liées à ce type d’événement. Le réalisme proposé par la technologie en prend un coup.

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