La fraude au président est une arnaque qui repose sur l’usurpation d’identité d’un dirigeant ou d’une personne haut placée dans la hiérarchie d’une entreprise ou d’une administration. Les risques encourus pour les organisations sont lourds, aussi bien en termes financiers qu’humains. En quoi consiste exactement cette escroquerie ? Quels sont les dangers pour les structures qui en sont victimes ? Comment la prévenir ? Les escrocs, eux, ne connaissent pas la crise. En l’espace de 7 ans, les fraudes ont fait un bond de + 7,3 % par an en moyenne, passant de 250 900 victimes en 2016 à 411 700 victimes en 2023 selon une étude menée pour le compte du ministère de l’Intérieur. Parmi les cibles préférentielles des criminels : les entreprises. En 2022, plus de la moitié d’entre elles ont déclaré avoir subi au moins une fraude avérée. Et l’arnaque au faux président, très en vogue depuis le début des années 2010, fait encore partie des escroqueries les plus fréquentes. Elle représente 41 % des tentatives de fraude perpétrées à l’encontre des entreprises. En quoi consiste la fraude au président ? La fraude au président est une escroquerie dont le mode opératoire repose sur une usurpation d’identité ou l’usage d’une fausse qualité. Si l’on parle de fraude « au président », c’est que bien souvent, c’est l’identité d’un dirigeant d’entreprise qui est usurpée. Pour autant, ce n’est pas systématiquement le cas. Endosser le rôle d’un membre important de la société, occupant un poste élevé dans la hiérarchie, peut se révéler tout aussi efficace pour le fraudeur. Le but ? Se faire passer pour un des décideurs de la société ou de l’administration prise pour cible, pour convaincre l’un des collaborateurs, généralement un comptable ou un directeur financier, d’effectuer un virement à l’international au prétexte d’un motif urgent et confidentiel. En savoir plus L’ingénierie sociale : le facteur humain comme maillon faible de la sécurité des entreprises En savoir plus L’ingénierie sociale : le facteur humain comme maillon faible de la sécurité des entreprises Le sentiment de précipitation et l’autorité de la personne dont semble provenir la directive ont pour but de mettre le collaborateur attaqué sous pression, de façon à le pousser à obéir et à effectuer le virement demandé en dehors de tout cadre et de toute procédure. Quels risques pour les entreprises ? Une fraude au président peut avoir de très lourdes conséquences pour l’entreprise qui en est victime. Tant sur le plan humain que financier. Le risque principal direct est bien entendu celui d’une perte de trésorerie. Le risque final ? La liquidation et la disparition de l’entreprise. Et donc la perte d’emploi pour de nombreux salariés. S’il s’agit ici du pire scénario possible, le danger existe, et il s’est même déjà concrétisé. En effet, la somme extorquée peut atteindre un montant très important. Selon la taille et les moyens de l’entreprise, il peut suffire à entraîner sa chute. Il convient donc de déployer tous les moyens possibles pour limiter les risques de succomber à l’une de ces arnaques. La sensibilisation, arme principale de prévention contre l’arnaque au président La fraude au faux président a pour spécificité de reposer sur un mode opératoire évolutif. Les escrocs rivalisent d’inventivité pour mettre sur pied des scénarios inédits et toujours plus crédibles. S’il y a des récurrences entre les différentes manières de procéder, il n’existe pas de norme. Il est donc difficile de définir une méthode infaillible de détection des fraudes au président. La meilleure solution ? Sensibiliser les collaborateurs de l’entreprise, et leur donner les moyens de comprendre et de se prémunir contre ce type d’escroquerie. Il est également indispensable de mettre en place et de diffuser des bonnes pratiques au sein de la société. Définir le comportement à adopter en cas de suspicion, établir une organisation propre à limiter les risques, mettre en place des systèmes d’information et de communication sécurisés… Il peut par exemple être utile de dresser une liste des moyens de communication via lesquels une demande de virement ne sera jamais formulée par quiconque au sein de l’entreprise. Il peut être utile de dresser une liste des moyens de communication via lesquels une demande de virement ne sera jamais formulée par quiconque au sein de l’entreprise. Comment réagir en cas de fraude au président ? En cas d’arnaque au faux président avérée, il faut immédiatement identifier les virements, les mandats de paiement ou les demandes de paiement à destination des coordonnées bancaires frauduleuses, et les signaler à son organisme bancaire. Si le paiement n’a pas encore été exécuté, il pourra être suspendu. Par la suite, il convient de déposer une plainte en bonne et due forme. L’idéal est de se présenter aux autorités avec un maximum d’éléments : contexte de la fraude, moyens de communication employés (adresse mail, numéro de téléphone), coordonnées bancaires frauduleuses… Une plainte rapide permettra d’augmenter les chances de récupérer les fonds escroqués. Facebook Twitter LinkedIn Lire aussi Qu’est-ce que la sûreté en entreprise ? Sécurité & Sûreté humaine 19 novembre 2024 Du simple citoyen à l’État et ses institutions, tout individu ou toute organisation peut être la cible d’un acte de malveillance, et donc, la proie d’un incident sûreté. Y compris les entreprises, qui n’échappent pas à la règle. Bien au contraire. De par les éléments qui les composent et les… Qui sont les auteurs de cybermenaces et quelles sont leurs motivations ? Sécurité & Sûreté humaine 28 octobre 2024 Aucun secteur n’est à l’abri de la menace informatique, bel et bien réelle depuis plusieurs années. 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