La Smart City possèdera tous les outils technologiques nécessaires pour mettre en oeuvre une coopération inédite entre forces de l’ordre, sociétés de sécurité privée et citoyens, afin de mieux sécuriser son territoire.

En interconnectant les données des espaces publics et privés, la Smart City pourrait expérimenter un “continuum de sécurité” faisant intervenir dans une même boucle, forces de l’ordre et agents de sécurité privée. Une telle collaboration serait garante pour tous les citadins, d’une surveillance renforcée de la ville et d’une meilleure protection contre les vols, les délits et les actes malveillants.

Les fondations de ce continuum sont d’ores et déjà à l’étude en France. En février 2018, le ministère de l’Intérieur a diligenté une étude parlementaire portant sur la coopération entre acteurs publics et privés de sécurité. A la clef, un projet de loi qui aura pour but d’élargir le champ d’intervention des personnels de sécurité privée et de leur octroyer plus de moyens.

La Gendarmerie Nationale a quant à elle, lancé en 2014 le premier MBA spécialisé “Management de la sécurité”. Cette formation se présente comme un maillon du renforcement de la coopération public / privé en regroupant au sein d’une même promotion, les acteurs institutionnels de la sécurité publique et les cadres dirigeants du secteur privé.

Dans la ville intelligente de demain, ce continuum de sécurité pourrait s’appuyer sur la technologie pour se matérialiser.

Les données au service d’une collaboration renforcée

En effet, la Smart City sera la ville de la donnée permanente, du “big data”. Grâce aux capteurs, aux caméras intelligentes et à l’analyse de leurs informations par l’intelligence artificielle, il sera possible de connaître tous les flux et événements prenant corps dans la ville. Les données permettront de faire remonter en temps réel, l’état du trafic automobile, les évolutions de la météo, le niveau de pollution des bâtiments, mais également tout incident venant troubler l’ordre public.

L’accessibilité des informations relatives à la sécurité et leur partage entre forces de l’ordre et sociétés de sécurité privée pourraient alors être la clef de voûte d’une meilleure sécurisation de la Ville. Cela permettrait en effet des interventions conjointes, en mobilisant de façon pertinente et immédiate les personnels.

L’accessibilité des informations relatives à la sécurité et leur partage entre forces de l’ordre et sociétés de sécurité privée pourraient alors être la clef de voûte d’une meilleure sécurisation de la Ville.

Le partage de données pourrait d’ailleurs s’appuyer sur la blockchain, une technologie de stockage et de cryptage de l’information. Forces de l’ordre et sociétés de sécurité privée pourraient ainsi utiliser une base de données décentralisée – en d’autres mots, un canal de communication qui leur sera propre – permettant de sécuriser et de certifier l’échange de données sensibles. Et ce, sans aucun risque que les informations transmises ne soient piratées ou délivrées aux mauvaises personnes.

La sécurité holistique

Au-delà du continuum public / privé, c’est toute une nouvelle approche de la sécurité qui est en train de voir le jour dans la Smart City, grâce aux nouvelles technologies. Une sécurité plus participative, où même le citoyen lambda aura un rôle à jouer.

Une sécurité plus participative, où même le citoyen lambda aura un rôle à jouer.

Ainsi, aujourd’hui, des applications sur smartphone offrent à chacun la possibilité de signaler une situation d’urgence et d’alerter les personnels compétents. Par exemple, Qwidam permet d’informer les habitants d’un quartier qu’un incendie s’est déclaré et que la zone est à éviter tant que les pompiers n’ont pas terminé leur intervention. L’application possède également un “mode professionnel” qui permet de coordonner des équipes sur une même mission en déployant une entraide opérationnelle. Dans le cas d’un incendie par exemple, pompiers, forces de l’ordre et agents de sécurité peuvent ainsi communiquer entre eux pour intervenir plus efficacement.

Dans le même esprit, l’application WaryMe permet à une entreprise de mettre en place un dispositif d’alerte en cas de menace. Tout employé peut activer sur son smartphone un bouton présent dans l’application pour signaler aux personnels un danger ou une situation de crise, puis partager l’information aux forces de l’ordre pour faciliter leur intervention.

Des applications tout à fait pertinentes à l’heure où le gouvernement a décidé de fermer l’aplication Alerte Attentats SAIP, qui avait connu plusieurs ratés majeurs, notamment lors des attentats au Louvre en février 2017 et à Nice en juillet 2016. Mais aussi des applications qu’il convient de manipuler avec discernement, en informant correctement les personnes concernées, afin d’éviter les fausses alertes.

En conclusion, grâce à un partage plus intensif des données dans la Smart City, la collaboration entre les différents acteurs de la Ville – citoyens, forces de sécurité, entreprises, collectivités – est donc appelée à se renforcer. On peut ainsi imaginer que demain, les agents de sécurité pourraient être amenés à travailler plus étroitement avec d’autres acteurs de la sécurité urbaine, comme les pompiers, la sécurité civile, le personnel hospitalier ou encore les médecins, afin de répondre plus efficacement à tout type de problème.

La Smart City permet donc d’envisager la sécurité de façon holistique.

 

 

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