Après une année 2020 hors norme, sur fond de crise sanitaire et économique, Healix International, spécialiste en gestion des risques dans les domaines de la santé, du voyage et de la sécurité dresse un panorama de six autres menaces principales qui planent sur les organisations et les États en 2021. Revue de détail. 1- Les catastrophes naturelles n’épargnent plus personne Se doter des assurances ad hoc, bâtir des scénarios de protection adaptés, anticiper les conséquences sur la chaîne d’approvisionnement… Healix pointe la nécessaire préparation des États et des entreprises face aux événements climatiques. Les catastrophes naturelles devenant à la fois plus fréquentes et plus sévères. L’ONU (Organisation des Nations unies), dans un rapport d’octobre 2020 sur les désastres naturels, indiquait effectivement que leur nombre a doublé en 20 ans, en lien direct avec le changement climatique. En tête des phénomènes les plus courants : inondations et tempêtes. Si l’Asie, l’Amérique et l’Afrique sont les continents les plus touchés, la France ne serait pourtant pas en reste. En janvier 2020, le ministère de la Transition écologique et solidaire publiait effectivement un rapport pour le moins alarmant. Il révèle que six Français sur dix habitent dans des communes concernées par les risques climatiques. 2- Le profil toujours plus menaçant des « loups solitaires » Crise économique, chômage, isolement et temps croissant passé sur Internet contribueraient, selon Healix, à façonner des profils toujours plus inquiétants, capables de passages à l’acte isolés.Les organisations tentent d’endiguer le phénomène des loups solitaires, souvent hors des radars, difficiles à repérer et à neutraliser. Dans son dernier rapport sur le terrorisme, Europol, agence de police européenne, fait même de ce sujet l’une des neuf tendances de fond en matière de terrorisme. Pour l’organisation anticriminalité, « les propagandes djihadistes et certains groupuscules d’extrême droite incitent les individus à perpétrer des actes de violence de façon autonome ». 3- L’ère de toutes les fragilités pour la chaîne d’approvisionnement De l’avis d’Healix, la pandémie a mis en exergue les vulnérabilités de la supply chain et l’extrême dépendance de la planète à la Chine. En particulier pour les produits manufacturés. Mais les soubresauts de nature climatique et géopolitique pèsent également lourdement sur la chaîne d’approvisionnement. L’entrée en vigueur du Brexit en a donné un exemple. En Angleterre, Honda a dû stopper sa production début janvier 2021, faute de pièces. De l’autre côté de la Manche, des magasins parisiens Marks et Spencer faisaient grise mine, confrontés à une pénurie de produits alimentaires. De plus, les organisations criminelles n’hésitent plus à s’attaquer à la chaîne d’approvisionnement dans des secteurs stratégiques. Au point qu’Interpol a émis une alerte mondiale début décembre 2020 sur la question spécifique de l’approvisionnement en vaccins anti-Covid.De quoi inciter les organisations à transformer leur modèle pour éviter les disruptions. C’est tout le propos de Deloitte, qui a édicté un ensemble de préconisations pour revoir les supply chains. Le cabinet de conseil considère que « certaines technologies avancées telles que l’Internet des objets, l’intelligence artificielle, la robotique, les réseaux 5G et les réseaux d’approvisionnement numériques sont conçues pour anticiper et relever les défis à venir ». 4 – Le risque cyber ne connaît pas la crise La pandémie a créé un nouveau terrain de jeu pour les hackers, qui s’en sont donné à cœur joie. Aucun secteur n’y a échappé : entreprises, collectivités, organisations étatiques, banques, hôpitaux, etc. Spécialiste en cybersécurité, Proofpoint révèle, début décembre 2020, que « 91 % des organisations françaises ont connu une cyberattaque au cours de l’année ». Et arrive aux mêmes conclusions qu’Healix : les organisations doivent mieux se protéger. Ainsi, plus de la moitié (56 %) des RSSI français estiment que la direction de leur entreprise ne prête pas assez attention à la stratégie de cybersécurité. Et seuls 14 % d’entre eux pensent que leur entreprise est prête à faire face à une cyberattaque… Le chemin semble encore long. 5 – Des brèches dans le « contrat social » Les expertes et experts en gestion du risque d’Healix en sont convaincus. La crise du Covid-19 a contribué au délitement du « contrat social », socle des sociétés démocratiques. Sur le banc des accusés : le poison des fake news qui contribuent à alimenter la défiance envers les gouvernements, les organisations, et les médias. Si, selon Healix, ces atteintes au contrat social sont amenées à perdurer, le sujet est pris en compte depuis plusieurs années. La France s’est ainsi dotée d’un arsenal technique et juridique, fin 2018 avec « la loi contre la manipulation de l’information ». À l’instar de plusieurs pays européens comme l’Angleterre, l’Allemagne ou l’Italie, qui disposent par exemple d’une plateforme de signalement des « fake news ». L’Union européenne fait régulièrement pression sur les plateformes numériques afin qu’elles suppriment prestement les contenus mensongers et illicites. Ainsi, durant la crise du Covid-19, elle indique avoir fait suspendre… « 3,4 millions de comptes Twitter suspects ciblant les débats sur le coronavirus ». 6 – Le travail de sape des réseaux sociaux Sujet connexe aux fake news, l’utilisation dévoyée des médias sociaux est également pointée du doigt par Healix, qui y voit une atteinte importante à la cohésion des organisations. Un impact qui ne ferait que s’accentuer en 2021, en particulier dans des zones déjà sujettes aux guerres ou à l’instabilité politique. Selon Healix, les réseaux sociaux sont devenus « de réelles armes politiques ».La menace des divisions est également identifiée par Interpol, qui a émis une mise en garde le 22 décembre 2020. L’organisation internationale considère que certains groupuscules « utilisent la pandémie pour exploiter les divisions » à grand renfort de théories du complot. Ces dernières facilitant la radicalisation de mouvements sociaux et le recours à des actes violents dirigés contre les organisations ou les États. Preuve que derrière l’actualité sanitaire coexistent bien d’autres périls. Facebook Twitter LinkedIn
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