Actualité des Jeux olympiques de Paris oblige, les projecteurs sont braqués sur les besoins de main-d’œuvre dans la sécurité privée. Mais les pouvoirs publics prévoient, dans les années à venir, des recrutements dans la police, la gendarmerie, la police municipale et les armées. 

Depuis plusieurs mois, les recrutements dans le secteur de la sécurité privée occupent les esprits. Pour sécuriser les Jeux olympiques de Paris qui se déroulent en France à l’été 2024, 22 000 agents doivent être mobilisés. Pour l’heure, à un an de l’événement, seuls 25 % des besoins sont couverts. 

Et si les initiatives se multiplient pour redonner de l’attractivité à la profession pour atteindre les objectifs, la sécurité privée n’est pas le seul pourvoyeur d’emplois au service de la protection des Français et Françaises. 

Militaires, civils et réservistes recherchés dans les armées

Profils militaires et civils, à vos CV ! Les armées françaises représentent le premier recruteur de l’État, et comptent bien, dans les années à venir, tenir ce rang. En effet, la loi de programmation militaire pour la période 2024-2030, dévoilée le 4 avril 2023 en conseil des ministres, dresse les ambitions en matière de ressources humaines et d’équipements.

À l’horizon 2030, les effectifs seront portés à 355 000 militaires et civils. Les chiffres de 2023 font état de 207 000 militaires et 64 000 personnels civils. 

Les profils « techniques » sont particulièrement recherchés pour leurs compétences spécialisées dans des domaines tels que le renseignement et la cyberdéfense. Mais les civils mécaniciens, cuisiniers ou encore magasiniers sont également les bienvenus.

Les armées souhaitent par ailleurs grossir les rangs de ses réservistes. Et de façon très significative, puisqu’il s’agit de doubler les effectifs, en passant de 41 000 actuellement à 80 000 dans les années à venir. 

Pour renforcer l’attractivité de la réserve nationale, un premier cap a été franchi début avril 2023 avec la décision de rehausser l’âge limite pour en faire partie. Jusqu’à présent, il était compris entre 62 et 65 ans, il est désormais porté à 70 ans. 

Dans la police municipale : d’importants besoins mais un manque d’attractivité

Les candidates et candidats ne se bousculent pas pour rejoindre les polices municipales de France. Trop faibles rémunérations, horaires décalés (soirs et week-ends), un métier jugé ingrat voire dangereux : les griefs sont nombreux. Et sensiblement les mêmes que ceux faits régulièrement à la sécurité privée. 

Environ 11 000 policières et policiers municipaux doivent pourtant être recrutés d’ici 2026, notamment pour contribuer à sécuriser les grands événements sportifs qui s’annoncent en France : la Coupe du monde de rugby dès septembre 2023, puis les Jeux olympiques de 2024.

Mais des villes comme Lyon, Nantes, Grenoble, Lille ou Bordeaux ont du mal à recruter. L’Île-de-France et Paris n’échappent pas à la tendance. La police municipale parisienne est très récente, puisqu’elle a été créée fin 2021, avec l’ambition d’attirer 3 400 agentes et agents d’ici la fin du mandat municipal en 2026. Un bilan dressé en octobre 2022 indiquait que seuls 555 policiers et policières avaient été recrutés à cette date. 

Des policiers et gendarmes en plus sur le terrain

C’était l’un des grands chantiers de la place Beauvau en matière de sécurité. La loi Lopmi (loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur) a été adoptée le 24 janvier 2023. 

8 500 policières, policiers et gendarmes seront recrutés en 5 ans pour ouvrir 200 brigades et développer de nouvelles unités mobiles.

L’une des ambitions de la loi est de doubler la présence des forces de l’ordre sur le terrain d’ici 2030. D’abord en libérant les policiers nationaux et gendarmes de tâches jugées « périphériques », telles que le transfert de détenus ou certaines corvées administratives. Mais aussi en recrutant du personnel. 

Ainsi, 8 500 policières, policiers et gendarmes devraient être recrutés en 5 ans. Avec un coup d’accélérateur dès cette année, puisque 3 000 postes sont à pourvoir en 2023. Là encore, avec les grands événements sportifs en ligne de mire. 

À terme, il s’agit notamment d’ouvrir 200 nouvelles brigades de gendarmerie, pour mieux doter les secteurs ruraux et périurbains et renforcer leur sécurité. 

Les effectifs en plus contribueront également à la création de nouvelles entités. Parmi elles, les unités de force mobile (UFM) spécialisées. Elles seront au nombre de onze, à la fois confiées à la police et à la gendarmerie sur tout le territoire français : 800 policiers et 840 gendarmes y prendront part. 

Le ministère de l’Intérieur indique, par ailleurs, modifier le processus de recrutement et améliorer les conditions de travail, notamment en modernisant les équipements des forces de l’ordre. Signe que la lutte de l’attractivité des forces de l’ordre fait rage !

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