Les réservistes français et françaises constituent un corps d’appoint qui remplit certaines missions de sécurité auprès d’entités du ministère des Armées, de la gendarmerie nationale et, depuis peu, de la police nationale. Le gouvernement entend renforcer et valoriser ce contingent de volontaires. 

Sur le terrain, rien ne les distingue. Elles et ils portent l’uniforme, tout comme leurs pairs. Dans les faits, les réservistes peuvent pourtant être des étudiants (à partir de 17 ans), des personnes retraitées, des citoyennes et des citoyens travaillant dans un tout autre domaine que celui de la sécurité ou de la défense. Leur rôle ? Remplir des missions, de façon volontaire et occasionnelle, en appui des effectifs professionnels. 

Actuellement, les réservistes sont environ 80 000 et composent la garde nationale

Environ 40 000 réservistes sont rattachés à une des huit entités du ministère des Armées : 

  • Armée de terre (le plus gros contingent des armées avec 25 000 réservistes),
  • Armée de l’air et de l’espace,
  • Marine nationale,
  • Service de santé des armées,
  • Direction générale de l’Armement,
  • Service d’infrastructure de la Défense,
  • Service du commissariat des armées,
  • Service de l’énergie opérationnelle.

Le reste du contingent des réservistes est riche de 30 000 gendarmes ; ainsi que de policières et policiers qui, eux, dépendent du ministère de l’Intérieur. 

Et pour la police nationale, c’est une grande nouveauté ! Elle a effectivement formé ses 700 premiers réservistes au cours de l’été 2022, et devrait en avoir formé 1 500 au total d’ici la fin de l’année. La police souhaite intégrer 30 000 réservistes sur une décennie, pour venir en renfort des 138 000 fonctionnaires de police titulaires. 

Car l’heure est bien à la mobilisation des forces vives « d’appoint », particulièrement courtisées alors que les menaces se multiplient. De plus, de grands événements se profilent en France, comme la Coupe du monde de rugby en 2023, et les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. 

Vers un doublement des réservistes issus de l’armée 

Dans un entretien au Figaro publié le 4 septembre 2022, Sébastien Lecornu, ministre des Armées, a, en effet, indiqué vouloir doubler le nombre des réservistes issus de l’armée. Selon le ministre, ses services mènent actuellement « une réflexion profonde d’organisation. En cas de menace hybride ou de crise, les réserves peuvent jouer un rôle majeur pour permettre aux armées de monter en puissance, y compris en suppléant les militaires d’active appelés à d’autres tâches ».

Le gouvernement souhaite doubler le nombre des réservistes issus de l’armée, assouplir les conditions d’admission et rendre les rémunérations plus attractives

Et pour faire grossir les rangs, les critères d’admissibilité physique ou de santé pourraient être modifiés. À l’heure actuelle, certains citoyens ne passent pas la sélection pour des questions d’âge ou de poids. Mais pour le ministre, la copie est à revoir de ce côté-là, car : « ils peuvent être détenteurs d’une compétence cyber, par exemple, essentielle ! ». 

La rémunération des réservistes pourrait devenir également plus attractive. En particulier en direction des étudiantes et étudiants, lesquels touchent 100 euros par mois. Le président de la République souhaite atteindre une gratification de 2 500 euros par an, pendant 5 ans d’engagement. 

 

Quelles missions pour les réservistes ?

Dans les faits, qu’attend-on des réservistes ? Des missions très variées, qui dépendent évidemment des corps d’affectation. 

Dans l’armée, ces personnes apportent un renfort temporaire aux forces armées, pour la protection de la France, ou dans le cadre d’opérations conduites à l’étranger. Elles sont par exemple présentes lors des missions de surveillance et de protection des populations Sentinelle et Vigipirate.

Les réservistes sont aussi susceptibles de porter secours aux populations en cas de catastrophes naturelles, industrielles ou technologiques. Elles et ils sont également amenés à dispenser un enseignement lié à la défense.

Dans la marine, les réservistes peuvent réaliser : 

  • La surveillance des installations et des équipements, la veille dans les sémaphores,
  • Des permanences de nuit sur des postes à responsabilité (pour les anciens militaires d’active), 
  • Des missions aux compétences très pointues, comme la cybersécurité,
  • La surveillance du littoral et le contrôle naval du trafic commercial.

Du côté de la gendarmerie, il s’agit de : 

  • Missions de secours, protection de la population, interpellation, encadrement des grands événements sportifs ou culturels, 
  • La lutte anti-terroriste via des patrouilles de surveillance, la protection des points sensibles, 
  • Soutien aux enquêteurs et enquêtrices de la gendarmerie, recherche de personnes disparues.

Les réservistes de la police nationale, eux, peuvent participer à un périmètre de sécurité lors d’accidents, au dispositif « Tranquillité vacances » (contre les cambriolages), à la verbalisation sous l’autorité d’un officier de police judiciaire… En revanche, ces personnes sont exclues des opérations de maintien et de rétablissement de l’ordre.

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