À événement exceptionnel, sécurité exceptionnelle ! Alors que les JO de Paris débutent le 26 juillet prochain en France, l’étendue du dispositif qui sera déployé durant la compétition se précise. Cérémonie d’ouverture, agents de sécurité, forces de l’ordre, militaires, sécurité des transports, sécurité sur le parcours de la flamme olympique : tour d’horizon de ce qui attend les JO sur le volet sécuritaire, en 10 chiffres clés.

Une jauge de 300 000 spectateurs pour la cérémonie d’ouverture

Divisée par deux ! La nouvelle est tombée le 31 janvier dernier. Le ministre de l’Intérieur a tranché : 300 000 spectateurs seront autorisés à assister à la cérémonie d’ouverture le 26 juillet prochain. Un défi sécuritaire qui inquiète depuis l’annonce de la tenue des festivités à ciel ouvert sur la Seine, avec des spectateurs massés sur les berges. Initialement, la jauge autorisée devait être de 600 000 spectateurs. Face aux difficultés logistiques et aux inquiétudes suscitées par cette parade fluviale (une grande première dans l’histoire olympique), les autorités françaises ont décidé de jouer la prudence. Le contexte international n’est sans doute pas étranger à cet ajustement à 5 mois de l’événement.

30 000 policiers, policières et gendarmes mobilisés chaque jour

La France va mobiliser ses forces de l’ordre comme jamais durant les JO de Paris. Sur les sites olympiques de la capitale et de Seine-Saint-Denis mais également dans une dizaine de villes en France accueillant des épreuves, ainsi qu’en outre-mer. Les besoins de sécurité sont nombreux sur l’ensemble du territoire.

Dans ce cadre, 30 000 policiers, policières et gendarmes vont être mobilisés chaque jour. Un chiffre qui va grimper à 45 000 pour la cérémonie d’ouverture. 

De plus, un commissariat sera créé dans le village des athlètes à Saint-Denis ! 

15 000 militaires en renfort

Le ministère des armées est également mis à contribution pour la sécurisation et la surveillance des sites olympiques et des espaces publics. 15 000 militaires sont prévus. Un chiffre provisoire qui pourrait augmenter d’ici au début des JO s’il s’avère que les objectifs de recrutement d’agents de sécurité privée ne sont pas atteints. Le chef d’état-major des armées parle désormais de 20 000 militaires probablement mobilisés. 

22000 agents de sécurité privée à recruter

C’est l’un des nombreux défis de ces Jeux Olympiques de Paris 2024 : réussir à disposer des 17 000 à 22 000 agents de sécurité privée qui seront nécessaires à la sécurisation de l’événement. Une gageure dans un secteur structurellement pénurique. Les autorités n’ont pas ménagé leurs efforts pour motiver les troupes. Création d’une formation spécifique et accélérée « Grands événements », postes accessibles à 3000 étudiants, policiers retraités autorisés à devenir agents de sécurité privée, actions de recrutement et de formation via France Travail (ex-Pôle emploi)… Selon les derniers chiffres connus transmis par la préfecture d’Île-de-France, fin 2023, 9500 agents de sécurité avaient été recrutés en vue des JO. L’objectif n’est toujours pas atteint.

Dernière action en date : la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) et France Travail ont lancé une campagne d’information pour inciter les retraités à accéder à une formation gratuite pour devenir agent de sécurité privée lors des Jeux Olympiques de Paris.

Selon les derniers chiffres connus transmis par la préfecture d’Île-de-France, fin 2023, 9500 agents de sécurité avaient été recrutés en vue des JO.

1 million de personnes criblées par les services de renseignements 

Un travail de fourmi ! Bénévoles, porteurs de flamme, journalistes, agents de sécurité privée recrutés et autres parties prenantes accréditées pour pénétrer sur des sites olympiques : tous font l’objet de vérifications minutieuses. Pour garantir la sécurité des Jeux Olympiques de Paris 2024, le service national des enquêtes administratives de sécurité (SNEAS) va « cribler » un million de personnes. C’est-à-dire étudier tous les pans de leur vie.

Le but ? S’assurer que l’accréditation de ces personnes n’est pas incompatible avec l’accès à des sites sensibles.

Une centaine d’agents spécialisés pour sécuriser le parcours de la flamme en France

Tout débutera le 8 mai prochain à Marseille, pour une fin en apothéose le 26 juillet avec la cérémonie d’ouverture. Le relais de la flamme olympique va traverser 100 sites emblématiques, plus de 400 villes, 5 territoires ultramarins…De quoi rendre impérative la création d’ une bulle de protection autour de la flamme et de ses porteurs et porteuses. Une centaine de policiers et de gendarmes participeront spécifiquement à la sécurité du parcours de la flamme. Parmi eux, des membres de l’unité d’élite de la gendarmerie, le GIGN (groupe d’intervention de la gendarmerie nationale) et une vingtaine de policiers et de gendarmes en civil.

120 agents en plus à la RATP pour sécuriser les transports 

15 millions de visiteurs et de visiteuses sont attendus en France durant les Jeux Olympiques. 

Bon nombre d’entre eux emprunteront les transports en commun. Les opérateurs de transport contribueront, eux aussi, à la sécurité de l’événement, et augmentent leurs effectifs dans cette perspective. Fin janvier 2024, la RATP annonçait recruter 120 agents de sécurité supplémentaires pour mieux protéger les lignes franciliennes.

Ils intégreront le Groupe de protection et de sécurité des réseaux (GPSR), et représenteront quasiment 10 % de l’effectif total. À cela devraient s’ajouter 40 recrutements internes via des reconversions. 

500 agents de plus recrutés à la SNCF pour la sécurité des JO 

On recrute aussi du côté de la SNCF ! Le groupe ferroviaire recherche 500 agents supplémentaires d’ici juillet 2024. Lesquels se voient proposer une formation intensive de quatre mois. 

Objectif : former des agents aux techniques de sûreté ferroviaire pour qu’ils soient opérationnels rapidement. 

1 centre de commandement commun à toutes les forces de l’ordre : du jamais vu !  

Les Jeux Olympiques de Paris vont inaugurer une organisation inédite pour les forces de l’ordre. Un mot d’ordre : le décloisonnement ! Fini le commandement gendarmerie d’un côté et le commandement police de l’autre. Les autorités françaises ont fait le choix d’un commandement unique, centralisé en un seul lieu, à savoir les sous-sols de la préfecture de police de Paris (Île de la cité). De là sera assurée la sécurité globale de l’événement : cérémonie d’ouverture, ensemble des sites de compétition de la région Île-de-France, surveillance vidéo réalisée par les caméras urbaines et les drones, gestion des forces de sécurité intérieure… 

Le GIGN (gendarmerie), le Raid et la BRI (brigade de recherche et d’intervention) de la police nationale seront aussi placés sous un commandement commun. 

51 % des Français jugent les effectifs de sécurité insuffisants

À six mois de l’ouverture des JO, l’institut Odoxa a pris la température auprès des Français et des Françaises. Un sondage réalisé pour Le Figaro et Fiducia publié le 26 janvier dernier a révélé que pour 51 % d’entre eux, à date, les effectifs alloués à la sécurité étaient insuffisants.