Le binôme formé d’un agent, d’un gendarme, d’un policier, d’un pompier ou d’un militaire avec un collègue à quatre pattes intervient dans de multiples contextes. Détection, prévention, surveillance, interpellation : pour quelles missions les brigades cynophiles sont-elles nécessaires ? Tour d’horizon.

Ce sont généralement des malinois, des bergers allemands, des labradors, des springer spaniels, des border collies ou des flats irlandais. Après un entraînement rigoureux, ces chiens savent déployer, au côté de leurs maîtres et maîtresses, des aptitudes hors du commun. Leur flair et leur persévérance à toute épreuve en font des compagnons très utiles pour mener à bien des missions de sécurité très variées. 

Le flair au service de la recherche de personnes

Les chiens sont régulièrement mobilisés pour repérer des personnes, grâce à leurs incroyables capacités olfactives. Pour secourir des victimes sous une avalanche, retrouver des personnes égarées ou disparues… la police et la gendarmerie disposent de brigades cynophiles qui quadrillent le terrain avec leurs chiens. 

Par exemple, la gendarmerie compte en permanence environ 480 maîtres et 550 chiens mobilisables. Depuis 2022, l’institution dispose même d’un Groupe national d’investigations cynophiles (GNIC). Cette unité spécifique regroupe des équipes cynophiles œuvrant dans des technicités rares (recherches de restes humains en particulier), afin de prêter main forte lors de disparitions de personnes ou de procédures criminelles délicates.

Les brigades cynotechniques des pompiers, elles, sont généralement engagées pour rechercher des personnes ensevelies dans les décombres, suite à des effondrements d’immeubles, des incendies, des séismes ou des catastrophes naturelles. Les chiens de sapeurs-pompiers les assistent également dans la recherche de personnes égarées, dans la nature notamment.   

La détection de stupéfiants, de billets, d’explosifs…

Les chiens de la police et de la gendarmerie sont également dressés pour détecter une large palette de produits. Des aptitudes à la détection qui s’avèrent utiles en opération sur le terrain, lors de perquisitions et d’interpellations. 

Recherches d’armes et de munitions, de stupéfiants, d’explosifs, de billets de banque sont quelques-unes des principales situations qui font appel au flair des toutous. 

Des qualités également bien utiles dans les transports en cas de découverte de colis suspect. La SNCF et la RATP disposent d’ailleurs toutes deux de brigades cynophiles prêtes à être déployées sur leurs réseaux. 

Idem pour les équipes cynophiles des douanes : elles contrôlent les marchandises, bagages, conteneurs, locaux à la recherche de produits illicites. 

Patrouiller, surveiller, prévenir la délinquance

Les chiens ont immanquablement un effet dissuasif. Pour cette raison, ils accompagnent gendarmes ou policières et policiers dans leurs patrouilles de surveillance. Certains sont même spécialisés dans des missions de défense bien spécifiques. Par exemple, lorsqu’il est question d’intervenir en zone sensible, de prévenir et lutter contre les violences urbaines, ou bien d’arrêter des suspects en fuite ou particulièrement récalcitrants.

Des brigades canines des polices municipales sont également déployées : selon des chiffres de 2019, on en compte 178 en France. Parmi leurs missions de surveillance, elles interviennent dans et aux abords des bâtiments communaux, lors des événements organisés sur la commune, sur la voie publique, etc.

Les chiens de la police et de la gendarmerie sont dressés pour détecter une large palette de produits : armes, munitions, stupéfiants, explosifs, billets de banque. 

Bien sûr, les agents cynophiles et leurs collègues à quatre pattes se déploient dans le secteur de la sécurité privée. Entreprises, sites sensibles, entrepôts, centres commerciaux, immeubles, grands événements sportifs et culturels, parkings représentent autant de lieux où ces binômes interviennent pour :  

  • Effectuer des levées de doute suite au déclenchement d’une alarme.
  • Réaliser des rondes de surveillance.
  • Détecter la présence de personnes non autorisées…

Dans l’armée et dans les unités d’élite aussi ! 

Le Raid (unité d’intervention de la police nationale) et le GIGN (Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale) disposent tous deux de brigades cynophiles. Elles sont constituées de chiens d’assaut d’exception, triés sur le volet et entraînés à intervenir lors des prises d’otage ou des arrestations compliquées. 

Un chien du GIGN est systématiquement embarqué pour un départ en opération d’une section de la force d’intervention. Les animaux peuvent également participer à des missions de sécurisation de sites en France, tels que des palais de justice, des palais nationaux, ou encore des sites accueillant des sommets internationaux. 

Les chiens du Raid et leurs maîtres ou maîtresses sont, eux, de tous les déplacements du président de la République partout dans le monde. Vérifications du cortège présidentiel, des hôtels, des chambres d’hôtel et de tous les lieux visités par le chef de l’État : leur flair est mis à rude épreuve !

L’armée française n’est pas en reste, puisqu’une unité spécifique, le 132e régiment d’infanterie cynotechnique (RIC), emploie des chiens militaires. Cette unité prépare des binômes hommes-chiens capables d’apporter un appui spécialisé aux unités d’infanterie. Parmi leurs attributions : la détection et la neutralisation d’adversaires, la recherche d’explosifs et de munitions, la participation à des opérations spéciales.

Le RIC est présent sur différents théâtres d’opérations comme le Liban, la République centrafricaine, la Côte d’Ivoire et la Guyane. 

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