Canicule et risques d’incendie : quels dangers pour les locaux professionnels et comment protéger son entreprise ?

Un été sous haute tension pour les entreprises

L’été 2025 s’annonce comme l’un des plus chauds jamais enregistrés en Europe, avec des canicules précoces et intenses qui mettent en alerte l’ensemble du territoire. Dans ce contexte climatique extrême, les entreprises font face à des défis particuliers qui vont bien au-delà de la simple gestion du confort thermique des employés.

Les périodes caniculaires amplifient considérablement les risques d’incendie dans les locaux professionnels, une menace souvent sous-estimée par les dirigeants. Surchauffe des équipements électriques et informatiques, matériaux rendus plus inflammables par la chaleur et la sécheresse, machines industrielles poussées à leurs limites thermiques… Ces facteurs, combinés à la multiplication des départs de feu à l’extérieur des bâtiments, créent une situation particulièrement préoccupante.

Face à cette réalité, comprendre les mécanismes qui rendent les entreprises plus vulnérables en période de canicule et mettre en place des stratégies de prévention adaptées devient une nécessité absolue pour tout responsable soucieux de protéger ses équipes, ses infrastructures et la continuité de son activité.

Pourquoi la canicule accroît-elle les risques d’incendie dans les entreprises ?

En période de canicule, la chaleur extrême modifie profondément les conditions de sécurité dans les environnements professionnels. Les risques d’incendie augmentent sensiblement, mais leur nature et leur intensité varient selon le type d’activité, la configuration des locaux et les équipements présents. Les risques diffèrent selon les secteurs : un site industriel, un entrepôt logistique ou une PME tertiaire ne seront pas exposés de la même façon. Il est donc essentiel de comprendre les principaux facteurs de vulnérabilité pour adapter les mesures de prévention aux réalités de chaque entreprise.

Surchauffe des équipements électriques et informatiques

Les fortes chaleurs représentent un danger réel pour l’ensemble des équipements électriques et informatiques qui peuplent nos environnements professionnels. Ordinateurs, serveurs, onduleurs, tableaux électriques – tous ces appareils sont conçus pour fonctionner dans des plages de température spécifiques, généralement entre 10°C et 35°C.

Lorsque la température ambiante dépasse ces limites, comme c’est le cas lors des épisodes caniculaires, leurs différents composants peuvent surchauffer dangereusement. Cette surchauffe peut entraîner deux phénomènes dangereux : des dysfonctionnements des systèmes de protection électrique et un risque accru de court-circuit ou d’embrasement spontané, particulièrement dans les environnements mal ventilés.

Les salles serveurs et les locaux techniques sont particulièrement vulnérables, car ils abritent souvent une forte concentration d’équipements qui génèrent eux-mêmes de la chaleur. Sans un système de refroidissement adéquat, ces espaces peuvent rapidement devenir des foyers potentiels d’incendie.

Environnement sec et matériaux inflammables

La canicule a un effet direct sur l’inflammabilité des matériaux présents dans les locaux professionnels. En période de forte chaleur, l’humidité de l’air diminue considérablement, ce qui dessèche l’ensemble des matériaux organiques et les rend plus propices à s’enflammer rapidement.

Cette situation est particulièrement critique pour les entreprises qui stockent ou manipulent des matériaux naturellement inflammables comme le bois, le papier, le carton, les tissus, ou encore des produits chimiques tels que des solvants, des peintures ou des hydrocarbures. Les conditions de stockage deviennent alors un enjeu majeur de sécurité.

Les entrepôts, les archives, les zones de production ou les ateliers peuvent se transformer en véritables poudrières si des précautions supplémentaires ne sont pas prises en période caniculaire. La proximité entre différents matériaux inflammables, acceptable en temps normal, peut devenir dangereuse lorsque les températures grimpent.

Machines industrielles et moteurs thermiques

Dans les environnements industriels, la canicule exacerbe les risques liés aux équipements qui produisent naturellement de la chaleur. Les presses, les compresseurs, les générateurs, les moteurs électriques ou thermiques – tous ces dispositifs voient leur température de fonctionnement augmenter sensiblement lors des épisodes de forte chaleur.

Cette élévation de température peut conduire à plusieurs scénarios à risque : un moteur en surchauffe peut générer des étincelles, des huiles de lubrification peuvent atteindre leur point d’éclair (température à partir de laquelle un liquide peut s’enflammer au contact d’une source de chaleur), ou des pièces en caoutchouc peuvent se détériorer plus rapidement, créant des fuites de liquides inflammables.

Le risque est particulièrement élevé pour les machines mal entretenues ou dont la ventilation est insuffisante. Dans ces conditions, un simple dysfonctionnement peut rapidement dégénérer en départ de feu.

Multiplication des départs de feu à l’extérieur

La menace ne se limite pas à l’intérieur des bâtiments. En période de canicule, les abords des entreprises deviennent des zones particulièrement exposées au risque d’incendie. La végétation desséchée aux alentours des sites professionnels constitue un combustible idéal pour un départ de feu, qu’il soit d’origine accidentelle ou malveillante.

Les parkings, les zones de livraison, les entrepôts extérieurs ou les aires de stockage temporaire peuvent devenir des points de vulnérabilité s’ils ne font pas l’objet d’une vigilance renforcée. Les mégots de cigarettes mal éteints deviennent particulièrement dangereux en période de sécheresse, pouvant initier un feu de broussailles qui, poussé par le vent, peut rapidement se propager vers les bâtiments.

Quelles bonnes pratiques mettre en place en période de canicule ?

Adapter les procédures de sécurité incendie

Face aux risques accrus pendant les périodes caniculaires, il est essentiel d’adapter les procédures de sécurité habituelles :

• Réaliser un diagnostic des zones particulièrement vulnérables en cas de fortes chaleurs,
• Renforcer la fréquence des vérifications techniques,
• Mettre à jour les consignes de sécurité avec des mesures spécifiques aux périodes à haut risque,
• Renforcer les contrôles préventifs (températures anormales, ventilation, alarmes),
• Organiser des rondes supplémentaires sur les installations sensibles,
• Vérifier régulièrement le bon fonctionnement des systèmes de détection et d’extinction.