Signé le 29 janvier 2020 entre l’État et 4 000 professionnels du secteur de la sécurité, le contrat stratégique de la filière Industries de la sécurité fixe des objectifs communs. Une feuille de route 2020-2022 déclinée en 5 sujets prioritaires avec un but unique : faire face aux enjeux de sécurité et d’innovation, dans une société qui évolue à vitesse grand V.

De la structuration d’une filière à la prise en compte des risques majeurs

Lorsqu’en 2013, le Conseil des industries de la confiance et de la sécurité voit le jour, il regroupe tous les syndicats professionnels qui traitent de la sécurité en France : la protection des sites industriels et des territoires, la sécurité des données, et la souveraineté du numérique.

Dans la foulée, avec la création du Comité stratégique de filière industries de la sécurité, l’État entre dans la boucle. Il travaillera désormais de concert avec les professionnels du secteur, avec un objectif commun : développer la filière et améliorer sa compétitivité.

Un engagement public fort pour une industrie qui réalise 28 millions d’euros de chiffre d’affaires, et représente 130 000 emplois très qualifiés. Le contrat stratégique de la filière Industries de la sécurité, signé le 29 janvier 2020, formalise ainsi le partenariat État-filière autour de 5 défis majeurs.

Objectif 1 : Protéger les grands événements et les JO de Paris en 2024

Face aux nouvelles menaces (terrorisme en tête), la sécurisation des grands événements, sensibles parce qu’ils drainent un public important, est le premier défi de taille. Pour être au rendez-vous des JO de Paris en 2024, formidable vitrine des savoir-faire et technologies français en matière de sécurité, le Contrat stratégique de la filière s’engage à fédérer la meilleure équipe de France de professionnels. Il s’agit de co-construire un dispositif avec l’État pour accélérer les travaux en recherche et développement.

Objectif 2 : Cybersécurité et Internet des objets : cap sur la place de leader mondial

Les chiffres des produits et des services de la cybersécurité sont éloquents :

  • 6,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en France (en 2018)
  • 35 000 emplois
  • Une croissance annuelle de l’ordre de 12 %

Mais ils dissimulent la concurrence exacerbée de pays pionniers comme les États-Unis et Israël. De quoi s’investir dans le renforcement de la compétitivité française. Parmi les engagements pris dans le contrat de filière : 

  • Booster le label « France Cybersécurité »
  • Mieux former les salariées et salariés à la cybersécurité
  • Accompagner le développement d’un salon de taille mondiale en France
  • Augmenter les dispositifs de financement

Objectif 3 : L’identité numérique : de l’utopie à la réalité

Lutter contre la fraude et protéger les données personnelles dans les usages publics et privés, voilà qui représente le Graal à l’heure de la généralisation de l’identité numérique. Comment contrer les mastodontes technologiques de la planète, qui font les yeux doux à la France en vue d’y proposer leurs services ? Les industriels du secteur sont encouragés à se concentrer sur une tâche déterminante : définir une spécification unique du système d’exploitation de la future carte nationale d’identité électronique (CNIE), afin d’accélérer sa naissance. Objectif affiché : un déploiement de la CNIE dès 2021.

Objectif  4 : Sécuriser la ville intelligente pour bâtir des territoires de confiance

La France s’est fixé une ambition à l’horizon 2025 : devenir leader mondial des territoires de confiance. Avec un enjeu de taille : assurer la sécurité de la ville intelligente. Parmi les actions prévues dans le contrat de filière pour y parvenir : 

  • Établir une charte éthique sur l’utilisation des technologies de sécurité
  • Fédérer les acteurs industriels, pour proposer les principes d’une offre globale pour les données et services de sécurité des territoires
  • Du côté de l’État : soutenir les évolutions législatives et réglementaires pour faciliter le déploiement des territoires intelligents et sûrs.

Objectif 5 : Le numérique de confiance : faire émerger le cloud souverain

La création d’un cloud souverain vise à proposer un modèle de déploiement dans lequel l’hébergement et l’ensemble des traitements effectués sur des données par un service de cloud sont physiquement réalisés dans les limites du territoire national, par une entité de droit français. Comment définir précisément la nature des données sensibles ? Quelles offres qualifiées créer pour les utilisateurs et les utilisatrices ? Comment renforcer la transparence dans le cloud ? Les défis sont nombreux, et les acteurs planchent déjà. Des défis d’autant plus cruciaux que des concurrents mondiaux sont en embuscade sur ce point. 

En formalisant leur stratégie, les professionnels de la filière Industries de la sécurité et l’État ont saisi toute l’importance de miser sur le collectif pour relever ces défis.

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