King, Élite, Shivana, Kitta… Voici quelques-uns des chiens de sécurité actuellement en formation en vue des Jeux Olympiques et paralympiques de Paris 2024. Ces animaux au formidable flair sont de précieux atouts pour les forces de l’ordre. Mais au même titre que pour les agents de sécurité privée, à quelques mois des  JO, la question se pose de savoir si les effectifs cynophiles seront suffisants pour assurer la sécurisation de l’événement. Y aura-t-il assez de chiens renifleurs prêts pour cet été, et que deviendront les animaux nouvellement formés à l’issue de la compétition ?

Des recrues canines en renfort pour assurer la sécurité durant les JO

Grâce à leur odorat développé, les chiens jouent un rôle clé dans le domaine de la sécurité sur divers aspects : surveillance, dissuasion, recherche de personnes… Durant les JO de Paris 2024, c’est pour leur capacité à repérer les charges explosives qu’ils seront déployés sur le terrain. 

Cependant, les 300 chiens de détection que compte actuellement le secteur public ne suffisent pas à couvrir les besoins liés à l’événement sportif. L’État se tourne ainsi vers le domaine de la sécurité privée pour compléter ses effectifs, avec l’embauche de 200 animaux d’élite supplémentaires. Au total, 500 chiens renifleurs d’explosifs, principalement des bergers malinois, seront mobilisés pour sécuriser les Jeux Olympiques.

Activités sportives, hébergement, restauration, grand public… Ces fonctionnaires de police à quatre pattes interviendront dans différentes zones, en binôme avec leur maître-chien. Mais malgré la possibilité de recruter dans le vivier du secteur privé, un déficit d’effectif se fait craindre. Suffisamment d’agents seront-ils opérationnels à temps ?

À l’approche des Jeux, le durcissement de la certification pour les brigades cynophiles des transports inquiète

À quelques mois de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris, la révision de la certification Cynodex jette un pavé dans la mare. Cette autorisation est délivrée aux agents privés de sécurité aptes à réaliser l’activité de cyno détection d’explosifs dans le cadre de leur mission de surveillance humaine. Elle doit être renouvelée chaque année. 

Problème : la réglementation, actualisée en 2023, rend son obtention plus difficile pour les chiens de la SNCF et de la RATP, assurant la sécurité dans les transports. Résultat : une hausse du taux d’échec à l’examen pour les canidés et leurs maîtres. 

En février dernier, Valérie Pécresse, soucieuse, a ainsi exhorté le ministre de l’Intérieur à repousser la mise en œuvre de la mesure une fois les Jeux terminés. Néanmoins, Gérald Darmanin se veut rassurant. Selon lui, 59 binômes transports ont déjà reçu la certification Cynodex, sur un objectif de 100. 

On ne peut pas changer les règles toutes les cinq minutes ! Surtout à quelques mois des JO, c’est le pire moment.

Valérie Pécresse, Le Parisien

Quid de l’après-JO pour les chiens renifleurs d’explosifs ?

Si la certification Cynodex suscite des inquiétudes, le bien-être des chiens de détection et leur retraite anticipée sont aussi au cœur des débats. Les associations de défense animale montrent les crocs ! 

Dans un courrier adressé à Gérald Darmanin en fin d’année dernière, la Fondation Brigitte Bardot souligne les risques associés au recrutement ponctuel d’un grand nombre de brigades cynotechniques, à savoir le « développement d’activités de reproduction et de vente illégales de chiens destinés à la sécurité ». Elle s’interroge également sur le sort qui attend les chiens de sécurité à l’issue de la compétition, craignant maltraitance animale et abandons. 

Par conséquent, La Fondation a appelé le ministre de l’Intérieur à protéger ces animaux en mettant en place « des garde-fous efficaces pour éviter que ces chiens ne soient les outils et les victimes d’un business juteux, légal ou clandestin », comme l’indique le directeur adjoint et porte-parole Christophe Marie. 

La complicité maître-chien au service de la protection de la population

Le binôme formé par un agent et son collègue à quatre pattes peut intervenir dans de multiples contextes. Détection, prévention, surveillance, interpellation : les deux partenaires peuvent être amenés à mener de nombreuses missions différentes. Un métier de passion et de contact, exerçable tant dans le secteur public qu’au sein d’entités privées comme Goron. 

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