Plus de 1,5 million de visiteurs et visiteuses : c’est le nombre de personnes attendues au Qatar lors de la Coupe du monde de football qui se déroule du 20 novembre au 18 décembre 2022. Un véritable défi sécuritaire pour ce petit pays du Golfe, qui, en interne, manque de ressources humaines pour faire face à un tel afflux. La France et plusieurs autres pays envoient des spécialistes, des forces de sécurité ainsi que des militaires pour contribuer au maintien de l’ordre et à la prévention des menaces.

C’est une première pour un pays du Moyen-Orient. Le Qatar accueille la Coupe du monde de football du 20 novembre au 18 décembre 2022. Ce petit pays du golfe Persique compte 3 millions d’habitantes et d’habitants, mais s’apprête à voir déferler 1,5 million de supporters sur son sol. Soit un flux supplémentaire de personnes équivalent à… 50 % de sa population. Un challenge de taille pour le Qatar, qui compte 50 000 forces de police et militaires. Insuffisant pour assurer les missions de sécurité qui vont avec un événement sportif de cette ampleur. En effet, le pays est sous-dimensionné. Et il ne détient pas les savoir-faire nécessaires, en particulier concernant le maintien de l’ordre et la gestion des mouvements de foule. Il y a pourtant fort à faire, que ce soit dans les rues de Doha, la capitale, ou aux abords des huit stades de la compétition. De plus, les menaces sont polymorphes : attaques terroristes, drones, risques cyber, etc. 

Dans un premier temps, le pays a mobilisé ses forces vives. Des centaines de civils se sont soumis à un service militaire obligatoire pour contribuer à l’effort de sécurité. Elles et ils devraient, par exemple, être positionnés aux postes de contrôle de sécurité des stades de la Coupe du monde. Leurs missions ? Gérer les files d’attente, fouiller les supporteurs et supportrices et détecter les produits de contrebande comme l’alcool, les drogues ou les armes. Malgré ces nouvelles ressources, le Qatar ne peut pas se passer des apports de plusieurs pays étrangers, dont la France. 

Des expertes et experts français mis à contribution

La France a effectivement envoyé un contingent de 220 gendarmes et membres de la sécurité civile. Lesquels sont attendus sur des savoir-faire spécifiques : 

  • 21 opérateurs spécialisés du GIGN (Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale),
  • 170 opérateurs en matière de lutte anti-drone,
  • 10 opérateurs en déminage,
  • 10 équipes cynophiles de recherche d’explosifs,
  • 5 à 8 experts fournis par la division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH).

220 gendarmes français sont déployés au Qatar pour apporter leur expertise en matière de maintien de l’ordre, de lutte anti-drones et de détection d’explosifs.

Selon le ministère de l’Intérieur, ces Français et Françaises ont pour mission « d’apporter de l’expertise de haut niveau et de l’appui opérationnel spécialisé ». Selon l’article 1 de l’accord entre la France et le Qatar, cette coopération « vise à assurer un haut niveau de sécurité de la Coupe du monde de football de 2022, au travers d’actions de conseil technique et d’assistance opérationnelle ». Pour Jean-Baptiste Guégan, enseignant en géopolitique du sport interrogé par France Info le 5 août 2022, ce partenariat « montre les compétences des Français sur la gestion des flux ». 

Une kyrielle d’autres pays apportent ressources et expertises

Les expertes et experts français ne sont pas les seuls à prendre part à l’effort de sécurité entourant la Coupe du monde de football au Qatar. 

Par exemple, le département américain de la sécurité intérieure aide le pays du Golfe sous plusieurs formes, notamment pour la formation des équipes dédiées aux aéroports et à la cybersécurité. L’Italie, elle, a prévu l’envoi d’environ 500 militaires, 46 engins terrestres, un bateau et deux avions de défense. De son côté, la Turquie met à disposition 3 200 policières et policiers (3 000 policiers anti-émeutes, 100 membres d’une unité des forces spéciales, 50 chiens de détection de bombes et leurs opérateurs, ainsi que 50 experts en bombes). Les Turcs ont également formé 677 membres du personnel de sécurité qataris dans 38 domaines différents. 

Par ailleurs, la Royal Air Force contribuera à la protection de l’espace aérien de l’émirat durant la Coupe du monde. Une expertise que les Britanniques ont notamment acquise durant les Jeux olympiques de Londres en 2012. D’autres pays comme la Jordanie, le Maroc, ou encore le Pakistan seront également présents sur le terrain sécuritaire. 

Le Qatar espère ainsi relever cet immense défi, inédit dans son histoire.

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