À quel point le secteur de la sécurité privée aura-t-il subi les effets de la crise sanitaire ? Après un important coup d’arrêt en 2020, les dernières données de l’Insee semblent montrer un bilan très contrasté pour les acteurs du secteur. Rendre notre monde + sûr revient sur les dernières données du marché de la sécurité en France en infographie.

Infographie sur les chiffres de la sécurité privée en France

Bilan contrasté pour le marché de la sécurité

La crise n’en finit plus d’égrener les vagues de contamination, mais le plus dur semble déjà derrière pour les acteurs de la sécurité privée. Malgré le gros coup d’arrêt de 2020 où près de 46 % des entreprises du secteur ont subi une baisse d’activité, le bilan de cette annus horribilis semble plutôt contrasté. En effet, selon l’Insee, à peine 10 % des effectifs de sécurité ont subi des périodes de chômage partiel au plus fort de la crise, en mars 2020. Ils étaient 41 % dans le secteur de la propreté, pour comparaison. 

Reste que, malgré la reprise économique très forte en 2021, la sécurité privée conserve un chiffre d’affaires de 5 points inférieur à celui de 2019. Pour le secteur, la reprise n’est pas encore là, notamment à cause de la très lente remise en route de la sécurité événementielle et de la sûreté aéroportuaire. Une branche tire cependant son épingle du jeu : la sécurité électronique, dont le chiffre d’affaires a augmenté de 8 % en 2021 par rapport à 2019. 

Un secteur toujours très concentré, en quête de marges

Une donnée n’aura pas subi la crise, à en croire les analyses de l’Insee : celle de la concentration du secteur. Le marché est, en effet, toujours dominé par les ETI et les grandes entreprises, qui représentent à elles seules plus de 54 % du chiffre d’affaires de la branche. De leur côté, les microentreprises (78 % des sociétés de sécurité privée en France) ne pèsent que 13 % du chiffre d’affaires global. 

De plus, une autre problématique continue de préoccuper les acteurs de la sécurité privée : celle des taux de marge. Selon l’Insee, même avant la crise, le taux de marge moyen de la sécurité privée était de 6,9 %, contre 14,4 % pour le secteur de la propreté par exemple. Et là encore, la situation est plus que contrastée : un quart des entreprises enregistrent un taux inférieur à – 2 %, tandis qu’un autre quart ont un taux supérieur à 20 %. L’écart est abyssal. 

Des effectifs en baisse pour les agents de sécurité privée ? 

Côté humain et sans surprise, les derniers chiffres de l’Insee confirment que les agents de sécurité privée représentent la plus grande part (84 %) des effectifs du secteur. De surcroît, avec la crise, la demande en main-d’œuvre s’est accrue, puisque de nombreux agents doivent contrôler le pass sanitaire. Sans compter les grands événements sportifs à venir (Coupe du monde de rugby en 2023 et Jeux olympiques et paralympiques en 2024), qui demanderont le recrutement de milliers d’agents. Pourtant, malgré cette demande en hausse, le CNAPS a enregistré une baisse importante des demandes (entrée en formation, renouvellement, etc.) en 2020 : – 16,5 % par rapport à l’année précédente. Un recul qui risque de se faire sentir dans les mois à venir.

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