En 2018 la présence de drones est banalisée aussi bien dans les foyers que dans le monde professionnel. Les sociétés de sécurité privée n’hésitent pas à les utiliser comme complément efficace à l’homme, pour des missions de sûreté et de sécurité.

Le 2 juillet 1917, le capitaine Max Boucher, commandant de l’École d’aviation du camp militaire d’Avord (Cher), parvenait à faire voler puis atterrir le premier avion sans pilote radiocommandé : c’était le premier drone français. Depuis cette époque, la miniaturisation des composants et la maîtrise des nouvelles technologies ont permis de faire évoluer le drone et de le démocratiser dans la société civile. Ainsi, on trouve aujourd’hui des modèles de loisir à partir de seulement 20 euros.

Qu’il soit aérien, terrestre, nautique voire sous-marin, qu’il soit autonome ou piloté, qu’il soit équipé d’une ou de plusieurs caméras, ses applications sont aussi nombreuses qu’il existe de modèles. En plus de trouver sa place dans de nombreux foyers, le drone est aujourd’hui devenu incontournable dans beaucoup de secteurs professionnels. L’univers de la sécurité privée n’est pas en reste et développe ses propres applications.

Un complément efficace à la surveillance humaine

En matière de sûreté comme de sécurité, l’utilité du drone n’est plus à démontrer. Loin de remplacer un agent humain, de nombreux acteurs de la profession le proposent désormais comme un outil complémentaire à la surveillance humaine.

Ainsi, dans le domaine de la vidéoprotection, des drones complètent d’ores et déjà les dispositifs de sûreté en patrouillant à l’intérieur de sites étendus : entrepôts, industries tertiaires, voire certains O.I.V. ou P.I.V. (Opérateurs d’Importance Vitale – Points d’Importance Vitale).

Dans le domaine de la sûreté, les exemples de missions ne manquent pas : patrouille, assistance à la levée de doute, guidage de personnes ou de véhicules, apport d’une clé pour une barrière sur un site isolé, dépose d’une batterie de radio pour un agent éloigné, etc.

Ses utilisations sont tout aussi diverses en sécurité : patrouille, détection thermique afin d’identifier les départs de feu, guidage de services de secours, éclairage d’une zone à traiter, emport d’équipements de protection pour des personnes isolées, dépose d’un défibrillateur, largage d’une boule extincteur antifeu (« extinguisher fire-ball »).

Une réglementation nécessaire pour encadrer son utilisation

Néanmoins, comme toutes les nouvelles technologies, l’émergence du drone amène de nouvelles problématiques réglementaires. Ces dernières années, le gouvernement français a commencé à pallier le vide juridique qui entoure son utilisation.

Ainsi, les modèles aériens font désormais l’objet des restrictions du fait de problématiques liées à la vie privée mais aussi du fait d’incidents plus graves comme des collisions avec des avions. Le gouvernement a publié deux arrêtés visant à mieux encadrer les vols. L’arrêté du 17 décembre 2015 est « relatif à l’utilisation de l’espace aérien par les aéronefs qui circulent sans personne à bord » ; l’arrêté du 27 octobre 2017 fixe quant à lui la « liste des zones interdites à la prise de vue aérienne par appareil photographique, cinématographique ou tout autre capteur ». En l’état actuel du droit, les vols en agglomération ou à la verticale d’un rassemblement de personnes, sont strictement interdits sans autorisation préfectorale.

La Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) travaille aux côtés des fédérations et associations professionnelles concernées pour faire évoluer la réglementation afin de mieux protéger les populations et les transports aériens. Parmi les projets de loi étudiés, on trouve notamment celui d’imposer la géolocalisation des drones de plus d’un kilo, en les équipant d’un transpondeur similaire à celui présent dans les avions ou les hélicoptères. Un autre projet de loi envisage de rendre l’immatriculation obligatoire pour les drones de plus de 25 Kg.

De leur côté, les professionnels de la sécurité privée travaillent sur un projet de Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) propre à la profession avec des spécialisations en sûreté et en sécurité, en sus des brevets de pilotes de drones civils déjà existants.

Quelle utilisation pour le drone de demain ?

L’engouement général pour le drone ne doit cependant pas faire oublier que celui-ci peut perdre son caractère pacifique en tombant entre des mains malveillantes. Il pourrait ainsi se transformer en véritable menace s’il était amené à transporter des armes ou des explosifs.

Anticipant ce risque, des solutions anti-drones se développent depuis quelques années, notamment pour préserver les sites sensibles comme les prisons ou les centrales nucléaires : drones anti-drones, drones-filet, fusils brouilleurs de radiofréquences, rapaces dressés à la neutralisation de drones, etc. Ces solutions sont pour le moment encore en phase de test.

Dans un avenir proche, il n’est donc plus interdit de se demander de quoi seront capables les drones du futur, notamment avec l’émergence de l’intelligence artificielle…

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