Hors de l’Hexagone, le secteur de la sécurité privée fourmille d’innovations. Certaines sont lancées par de jeunes entreprises ambitieuses qui entendent bouleverser les acteurs traditionnels avec des idées quelques fois surprenantes. Tour d’horizon de 5 pépites à suivre en 2020, partout dans le monde.

1. Spooky Action : le drone qui ne s’arrête jamais de voler

Originaire du Minnesota, au nord des États-Unis, Spooky Action est une jeune pousse née en 2017. Son concept ? Créer des drones autonomes, capables de voler et de surveiller une zone donnée, des heures durant. Actuellement, les drones ont une autonomie de quelques dizaines de minutes, voire d’une ou deux heures. Celui de Spooky Action est rattaché à une batterie (au sol ou sur un véhicule) grâce à un câble, ce qui lui permet de voler pendant plus de 6 heures. Le fondateur, Rahul Tiwari, imagine déjà de nombreuses applications, notamment dans la sécurité privée et la sécurité événementielle. Plus autonomes, les drones de Spooky Action peuvent, en effet, enregistrer des images tout au long d’un événement sportif par exemple, sans qu’il y ait besoin d’un agent pour changer la batterie ou contrôler l’appareil. En France, la start-up a déjà collaboré avec le groupe Orange pour une tout autre application : fournir un réseau 4G surpuissant aux nombreux spectateurs venus admirer le Championnat de France de planche à voile, à Quiberon.

2. Armour Agent : le “Uber” anglais de la sécurité privée

Comme en France, la sécurité privée au Royaume-Uni souffre d’un réel problème de main d’œuvre qualifiée. Pour y faire face, Armour Agent se définit modestement comme le “Uber” de la sécurité. Fondée en 2016, la start-up entend faciliter le recrutement des agents de sécurité privée. Cela passe par une plate-forme en ligne sur laquelle les sociétés de sécurité privée ou les entreprises clientes peuvent directement trouver et embaucher des agents, en fonction de leur besoin et de leur géolocalisation. Une façon d’externaliser les ressources humaines des entreprises du secteur, en somme. À ce jour, la jeune pousse britannique annonce plus de 400 profils d’agents certifiés outre-Manche, et espère rapidement se développer dans le monde.

3. Verstaan : le “Waze” de la gestion des risques internationaux

L’histoire de la start-up Verstaan a commencé en 2017. À cette date, Joshua Carruthers, un ancien marine britannique, travaille avec plusieurs entreprises de sécurité privée, à New York. Il dresse alors un constat sans appel : les grandes entreprises internationales auraient tout intérêt à mieux échanger leurs informations, pour leurs activités à l’étranger. L’idée de la plate-forme Atlas voit le jour. Le principe est simple : l’outil se veut comme un “Waze” (le service de géolocalisation et de guidage qui avertit en temps réel les automobilistes des dangers sur la route). La plate-forme avertit ainsi, en temps réel, les acteurs d’un risque international (crise sanitaire ou danger terroriste par exemple). Le logiciel de Verstaan se concentre d’abord sur les pays qui présentent le plus de dangers pour les entreprises. À commencer par le Honduras, région test pour la start-up. Ici, les fondateurs de Verstaan ont pu rencontrer les forces de police et les entreprises internationales implantées sur place, pour affiner leur plate-forme Atlas, toujours en développement. À terme, l’outil espère combiner et analyser en temps réel les données de toutes les entreprises clientes, et des forces de sécurité locales, pour améliorer la gestion de crise dans le monde. Le projet est ambitieux.

4. Nyotron : le nec plus ultra de la cybersécurité

Le monde de la cybersécurité n’est pas non plus exempt de start-up ambitieuses. Parmi elles, Nyotron propose une nouvelle approche de la lutte contre les menaces cyber. Pour faire simple, sa solution, Paranoid, créée en 2012 au cœur de la Silicon Valley, ajoute une couche de protection virtuelle, comme une dernière ligne de défense face aux virus et autres malwares. La solution fonctionne ainsi en surcouche, pour pallier les éventuelles défaillances des antivirus du marché. Son secret : elle analyse les comportements des utilisateurs, pour détecter les hackers. En somme, même s’il parvient à passer les antivirus, un hacker mènera des actions totalement différentes d’un utilisateur autorisé : suppression de masses de données, copie d’informations confidentielles, etc. Ainsi, Paranoid contrecarre en temps réel les actions, et annule les mouvements de données suspects.

5. XXII : le bond en avant de la vidéoprotection

Avec ses bureaux installés en Chine, la start-up française XXII espère pousser beaucoup plus loin les technologies de vidéoprotection. Conçu et amélioré depuis 2015, son algorithme d’intelligence artificielle analyse les images en temps réel, pour détecter les émotions, les chutes, les agressions, ou encore les colis abandonnés. La plate-forme transmet ensuite directement les alertes aux bons interlocuteurs, sans passer par un QG de télésurveillance. Pour développer sa technologie, la jeune pousse a choisi la Chine, où le rapport à la vidéosurveillance reste beaucoup plus souple qu’en Europe.

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